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La vie rousse
30 octobre 2014

Ça coule sur ta joue - courir après des choses qui se sauvent

doinel1

(J'essaie de dessiner des sourcils qui demanderont "Est-ce que les femmes sont magiques?")





Elle dit t'es pas combative. Comme pour lui donner raison, je me remets à pleurer de plus belle.

Les mêmes attentes,
mêmes questions,
mêmes réponses,
même douleur,
mêmes hoquets,
mêmes plis du coeur qui se froisse tout pareil à chaque fois.
Même pas mal cette fois, ah bah si.

Comme d'habitude l'exaspération, la colère, l'agacement contre moi-même.
Je vous jure, je les prends les décisions, j'y crois pour de vrai, je me le dis c'est plus possible, faut arrêter ça, faut cesser, faut plus.
Je tire les conséquences logiques, je vois bien les causes, les effets. Je sais que ces yeux-là, ça sert à rien d'espérer les croiser sans que ça cogne le thorax.
Elle dit un truc comme ça Valérie Donzelli dans la Reine des Pommes: je veux continuer à souffrir encore un peu parce que je ne veux pas cesser d'être amoureuse de lui.
Moi ça me tente plus du tout cette affaire-là.

Ce qui arrive après je ne sais pas. Est-ce que c'est de l'amnésie, de la faiblesse, de la stupidité, un manque de combativité?
Ce sont sans doute les petites choses qui s'accumulent. Un film que j'aimerais partager avec elle, un billet ailleurs où il est question de Mrs Lisbon et dont je sais qu'il fera fortement écho en elle, une pensée un peu inquiète en regardant une date, une nouvelle cabriole de L. Tigrinus, une angoisse trop forte...on finit par s'envoyer une blague ou un mot de soutien sans y penser et je retombe tout au fond.

Je gâche comme ça l'énergie fragile que me procurent d'autres journées.
Des journées à remplir plusieurs fois la théière et à resservir des parts de gâteaux.
Des journées avec de belles rencontres qui font flotter un sourire sur les lèvres pour toute la journée. Des journées avec une lumière si chaude qu'elle retarde le moment d'entrer à la Cinémathèque, où l'on finira par lire des lettres adorables, par glousser devant des objets de tournage, et où je m'émeus beaucoup dans une pièce minuscule en entendant la voix de Charles Trenet: Que reste-t-il de nos amours.
Je gâche les journées à partager de plus en plus de choses avec K., à la faire rire en jouant la comédie, à perdre au Blind-test et à m'entendre dire "la différence entre toi et les autres filles qui te ressemblent, c'est que t'es complètement dingue et que tu reconnais Diam's en moins d'une seconde".
Même les soirées qui finissent mal, avec une rencontre qui donne envie de balancer des verres dans la figure, de vomir, une rencontre qui fait peur et qui suscite ma colère. Je la crois saine cette colère, parce que dirigée vers un abruti qui m'inspire des diagnostics psychiatriques à l'emporte-pièce et qui m'empêche de dormir en me souciant, pour une fois, de quelqu'un d'autre que R.

Là je me souviens bien de ce que ça fait, j'ai bien mal comme il faut pour ne pas oublier tout de suite.
J'ai le goût amer qui pique les yeux aussi fort que le goût acide.
Alors encore une fois, la dernière j'espère:
Je jure - pour ce type de Renard il n'est jamais trop tard -  qu'on ne m'y reprendra plus.

 

 

doinel3



(Peut-on colorer un coloriste ?)

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