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La vie rousse
15 août 2014

Joe Dassin dans les bouchons, des madeleines dans la boîte à gants

 

Je suis rentrée et j'ai survécu!

Sous la pluie fine du trajet de retour entre le métro et mon appartement, j'ai coincé mon chapeau de paille contre mon sac de voyage.
Je les ressortirai l'année prochaine et je me prépare maintenant à la fin de l'été et des vacances. 

C'était dur:

La rosée du matin qui trempe les pieds, et le froid qui donne la chair de poule avant la douche brûlante et salvatrice.
Les insectes qui tapotent sur l'extérieur de la tente et qui rendent la nuit effrayante, plus efficacement que les longs orages.
La fatigue le soir qui empêche de lire mais les cigales et l'inconfort qui empêchent de dormir.
Les douloureux moments où mes pensées revenaient à R. et où je me maudissais de m'être enterrée au fin fond des montagnes et d'y subir la même agitation et tristesse qu'à Paris.
Les pleurs qu'il fallait rendre silencieux pour ne pas subir la compassion familiale.
Cette fichue ville où j'ai dû passer une bonne dizaine d'heures parce la gare la plus proche y était, et qui est la ville où R. est venue rejoindre L'autre la première fois.
Les mille choses que j'aurais voulu rapporter au Renard. Il n'y a personne d'autre à qui je puisse faire des cadeaux sans occasion.
Le matelas qui se perce alors qu'il reste encore quatre nuits.
L'ennui et le sentiment de solitude parce que - j'en ai honte- j'ai beaucoup d'affection pour les membres de ma famille mais leur compagnie m'a toujours inspiré assez peu d'intérêt (la faute à nos personnalités disparates sans doute).
Les nausées de jalousie quand j'étais trop lasse pour me distraire et les nausées des virages de montagne.


C'était bien:

Simon & Garfunkel au volume maximum qui, parfois, me consolaient un peu.
La vue splendide le matin et le petit chat farouche qui m'épiait quand je revenais de ma douche.
Les quelques couleurs qui ont daigné s'inviter sur mon visage.
L'envie de lire, la vraie, qui revient.
Les pêches blanches des producteurs locaux qui coulent sur les doigts (et leur prix qui fait passer la Ruche pour le Ritz).
Le moment où le corps change de rythme et s'adapte à celui du lieu de vacances.
Le moment où j'ai trait une chèvre et où j'ai dû admettre que le faible jet de lait obtenu m'empêcherait de prétendre à autre chose qu'une vie en paysage urbain (mais où, ravie, j'ai constaté que ma soeur ne s'en sortait pas beaucoup mieux).
Mon courage indéniable face à la présence un peu excessive d'araignées.
Le jour où j'ai escaladé un mont en feignant une extrême aisance, pour faire mentir l'étiquette d'intello maladroite que ma famille adore me coller. (Il faut admettre qu'après avoir grimpé puis redescendu j'avais très chaud. Je ne dois ma nouvelle réputation qu'à une pauvre dame devant moi, qui devait sans doute avoir le vertige et qui m'a servi de comparatif ultra favorable.)
Ce panneau au détour d'un village, sur lequel quelqu'un avait écrit " Ici est née une histoire" et qui a occupé mon imagination pendant plusieurs heures.


Il y a eu beaucoup de chips, des parties de cartes, des visites multiples de petits villages et une session totalement infructueuse de cerf-volant.
Il y a eu aussi ce constat: à 23 ans, je ne sais toujours pas faire la roue et je crois que c'est fichu pour la vie.

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