Sundays are for lovers

Ce weekend j'ai fait une jolie découverte avec Finding Vivian Maier de John Maloof.

Je vous conseille d'aller le voir si vous en avez l'occasion. L'oeuvre de Vivian Maier est fascinante et il faut bien admettre que son personnage de Mary Poppins terrible l'est tout autant.
Je suis ressortie un peu frustrée de ne pas voir d'exposition dans la foulée, mais en me promettant d'aller voir un jour ses clichés en vrai.

Je dois quand même préciser que la qualité du film en lui-même n'est pas extraordinaire. Il tient plus du documentaire TV et la façon dont John Maloof se met en scène est parfois excessive voire franchement lourde. La démarche du film est contestable et on se demande si les moyens utilisés ne desservent pas le but louable de faire connaître l'artiste au grand public.
Bref, au prix du ticket de cinéma vous pouvez préférer Viviane Amsalem (je ne l'ai pas vu mais il a l'air clairement excellent) à Vivian Maier, mais à condition de voir ce dernier en dvd à sa sortie!

Ce midi Stendhal m'a fait sourire deux fois. J'ai décidé de laisser ma lecture en suspens à "Que sais-je de plus sur un cheval, depuis qu'on m'a appris qu'en latin il s'appelle equus?"  pour me concentrer sur mon cake aux courgettes. Ma voisine de table agitait compulsivement sa jambe en lisant un livre sur la préparation des  cours de français au collège.
J'ai profité du soleil un peu plus longtemps que d'habitude parce que la nuit dernière a été chaotique et la matinée rude. J'ai dû subir une conversation autour d'un café, où il a été question d'enfants métisses au teint basané, de foot et des Allemands assimilés à des nazis.

Je crois que dans ces situations ce n'est pas seulement le politiquement correct - que je définis comme une forme de bon sens- qui fait défaut, mais juste une politesse et une culture élémentaires (coucou Vichy).
(Il faut préciser que j'ai annoncé deux fois déjà dans ce cabinet que je suis binationale. Il semblerait que l'information n'ait toujours pas été assimilée. Sans doute parce que je ne prononce pas les v "f" et que je ne suis pas blonde aux yeux bleus)

Je m'inquiète de ressentir fréquemment ce type de décalage avec des personnes de tout âge, milieu et profession. Je me demande si je devrai continuellement réprimer  les commentaires cinglants qui me viennent et leur substituer un discours pédagogue que personne n'écoute, voire le silence.
J'ai toujours été naïvement très centrée sur mes propres valeurs auxquelles j'accorde une vertu d'universalité souvent contrariée. Je suis régulièrement étonnée par les préjugés et l'intolérance auxquels les gens s'adonnent sans (vouloir) y penser.

Je ne m'insurge pas contre les personnes, j'ai plutôt tendance à leur pardonner facilement, parce que je sais que je ne suis pas irréprochable et sans doute parce que je fais preuve d'une affection un peu condescendante. Je m'inquiète de la multiplication de ces situations où je suis profondément heurtée par le discours de la personne en face de moi, alors que cette dernière semble tout à fait à l'aise.

Je me demande si je suis normale à considérer comme essentielles des valeurs et opinions qui me font sentir à l'opposé de personnes qui ont pourtant le même âge/milieu socio-culturel que moi.
Je me demande si je suis normale de me sentir profondément mal, parfois pendant un long moment, quand :
- quelqu'un s'agace en lâchant un "non mais quel pédé".
- quelqu'un m'explique que les femmes sont plus complexes et plus sensibles, ceci expliquant prétendument cela.
- une femme m'affirme en riant que les soldes c'est un truc de filles et que "de toute façon nos mecs se retrouvent toujours à pleurer sur la carte bleue".
- quelqu'un m'explique qu'untel est gentil mais qu'il est noir/arabe (mention spéciale à ma grand-mère qui réussit l'exploit de faire ce type d'assertion en étant elle-même d'origine maghrébine).
- quelqu'un se moque lourdement d'une personne parce qu'elle mange bio/végétarien/différemment.
- plusieurs personnes jugent et critiquent un tiers sur des choses insignifiantes  et inoffensives mais vaguement différentes (ça commence presque toujours par cette formule délicieuse "Non mais moi ce que je trouve bizarre avec..."

Je crois qu'il est temps que je retrouve l'exemplaire de Suis-je snob? de Virginia Woolf qui traîne quelque part dans l'appartement et que je le lise pour me remonter le moral.

 

(Cette photo de voyage en guise d'introduction au prochain sujet et pour camoufler mon incapacité à écrire des transitions)

 J'ai découvert grâce au Renard un merveilleux article sur les accords thé et fromage. J'ai une longue histoire avec le thé (et le fromage, mais c'en est une autre). J'ai commencé avec du thé à la menthe ultra sucré et maintenant je suis un peu une psychorigide qui chronomètre les temps d'infusion et qui essaye de respecter les températures de l'eau.
J'ai aimé que le thé accompagne tous nos repas au japon et j'aime l'idée qu'on transpose cette coutume à nos habitudes alimentaires.
Ca me donne envie de mettre le restaurant Yam'tcha en haut de ma liste des restaurants à tester...à la rentrée peut-être!

Ma seule expérience de fromage-thé: c'était assez raté, le fromage avait un goût de kiri, mais amusant.