On n'est pas fait en chocolat

Le weekend de trois jours a commencé hier.
En rentrant de mon stage je suis allée à la librairie. J'ai repris du Verlaine et acheté du Desnos.
C'est compliqué le rayon poésie, il faut éviter les piqûres de partout. Il faut ignorer l'énorme rangée Eluard, il faut renoncer à Henri Michaux et fermer suffisamment les yeux pour ne pas voir Prévert.

Le midi nous trinquions au champagne avec mes avocates . Les bulles m'ont donné un fou rire et j'ai passé le reste de l'après-midi à cacher mon euphorie ridicule et ma vision troublée, avec grand succès je crois.
Nous trinquions pour une affaire gagnée et pour mon admission au master que je voulais, de l'autre côté du jardin du Luxembourg.
Je crois que J. et P. (voire L.) m'en veulent un peu de changer de fac, mais j'ai hâte de ce changement d'air et d'être nouvelle au milieu d'inconnu(s). J'ai aussi hâte parce que c'est une page facile à tourner et qu'en ce moment je manque de détachements faciles à vivre.

Je me demande ce que ce sera de revenir dans ce quartier où ma vie étudiante a commencé, quand je suis arrivée à Paris pour mon hypokhâgne. Ce sera la même sortie de métro, la même rue à remonter, les mêmes bibliothèques et, sans doute, encore des nuits qui commenceront toutes au Panthéon.

C'est un peu dommage parce que mon amie C. part au moment où je viens étudier juste à côté de chez elle. Mais il y aura peut-être un voyage à Vienne en guise de consolation et Vienne c'est plutôt une chouette consolation.

Aujourd'hui je me suis enroulée dans le sommeil toute la journée, ravie par la perspective d'avoir un jour de repos supplémentaire. Le ventre tout chaud et fuyant du Renard n'a pas aidé à sortir du lit et j'ai dormi encore l'après-midi pour ne pas trop penser à ses esquives.

Il y a eu un peu de soleil et des pancakes chauds. Je les ai dévorés avec de la pâte à tartiner sans huile de palme (à chaque fois que je l'achète je cours voir R. en annonçant "tu vois, je n'ai pas tué d'orang-outan"). Je me suis dit que le gratin de blettes du soir justifiait que je fasse un déjeuner sucré.
(Le gratin de blettes c'est une recette de Clotilde Dusoulier. Elle est tellement démente qu'on ne peut que l'aimer, personnellement je finis toujours le plat le jour même).

(Je ne me souviens plus de la rue dans laquelle cette photo a été prise)

Plutôt que de faire mon dossier de bourse et ma demande d'abonnement pour le théâtre de Nanterre, je vous recopie la suite de ma liste des 101 choses à faire en 1000 jours (en fait, c'est le Renard qui m'avait donné la consigne et je l'avais mal comprise: normalement c'est 100 choses, mais j'aime toujours les bonus).

11 - Se pacser et aller boire un jus de fruit en savourant le goût du secret à deux quelques heures.
12 - Guérir mes lobes d’oreilles
13 - Refaire percer mes lobes d’oreilles
14 - Porter de jolies boucles d’oreilles et recevoir un compliment
15 - Faire un jeu de piste
16 - Aller à Lisbonne (et y manger autant de pastéis de Nata que possible)
17 - Planter une herbe et la garder vivante toute une année
18 - Faire l’amour ailleurs loin
19 - Lire des philosophes
20 - Passer trois heures dans une baignoire et remettre de l’eau chaude au fur et à mesure

Mise à jour:

11 - Cesser d'acheter des robes et faire d'abord un tri géant dans mes vêtements
18 - Reprendre notre carnet de tests de restaurants avec R. et y inscrire de nouvelles adresses. (oui, j'essaie subtilement de remplacer l'amour par la nourriture :) !)