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La vie rousse
30 juin 2014

Auf einem Baum ein Kuckuck - Coucoucou

 

 

C'est juillet.
Juillet qui commence comme un étrange oxymore et me laisse déjà un peu hébétée.

Il y a eu ce weekend le séjour festif organisé par C. dans sa maison familiale, dans la ville de notre enfance. Je n'y étais pas retournée depuis trois ans au moins. En arpentant les routes de province avec A. au volant, à qui je servais de GPS humain assez peu performant, j'ai eu parfois l'estomac noué. Quand par erreur nous avons approché du panneau qui annonçait la ville où vivent les parents du Renard, je me suis rappelée de mon cauchemar de l'avant-veille et j'ai détourné le regard en priant pour que A. trouve rapidement une autre sortie.
Plus tard, en arpentant les rues que j'avais fini par oublier, j'ai constaté avec effarement combien le temps passe lentement et laisse parfois les choses en l'état. Je me suis consolée en m'offrant et en faisant découvrir à d'autres la pâtisserie que j'adorais depuis mes 6 ans: un déluge de nougatine et de chocolat.
Les baguettes croustillantes, le fromage, le cidre et un baby-foot ont fini par m'offrir le répit que j'étais venue chercher.
Je suis rentrée le lendemain avec A. que je n'ai rencontré que deux fois. J'étais contente d'avoir camouflé mon côté handicapée sociale en parvenant à discuter avec lui durant tout le trajet. Il faut dire que tous les amis de C. sont soit normaliens, soit théâtreux, soit font du cinéma (voire cumulent les trois), je me sens parfois un peu à part.
Et puis sur le quai de Gare du Nord, A. qui m'a demandé avec son charmant sourire " et toi, tu écris?".
J'ai bafouillé que non en me trouvant idiote d'être étonnée par sa question alors qu'il paraissait la trouver évidente.
Je n'ai pas osé lui dire que même si je voulais écrire, je n'aurais rien à écrire.
Il m'a parlé de son rapport à l'espace temporel quand il écrivait et je me suis joyeusement enfoncée dans mon ridicule en lui parlant de l'immense satisfaction qui m'emplit quand je finis de rédiger un devoir en droit.
J'en ris un peu en y repensant maintenant.


Le lendemain (aujourd'hui), je suis arrivée angoissée dans un décor opposé pour mon premier jour de stage. Mon interlocuteur apprenti comédien d'hier a été remplacé par un autre stagiaire un peu pataud qui semblait encore plus perdu que moi. J'ai tenté d'occulter ses bégaiements et de comprendre comment mes avocates référentes espéraient que je m'occupe.
J'ai fini par surmonter mon envie de me terrer seule et j'ai engagé la conversation avec mon collègue-à-tête-de-rongeur-et-bégaiements. Je crois que sans moi il n'aurait jamais osé aller manger alors que le cabinet était vide et qu'on nous avait manifestement un peu oubliés. J'ai réprimé un soupir de lassitude quand il a juste grogné "il fait froid là-bas" alors que je lui parlais de mon envie de stage au Canada.

Je crois que malgré mes horaires non définis et la trop grande autonomie qui m'est laissée (je crains que mes avocates ne s'imaginent que quand on a des notes correctes à la fac ça équivaut à un minimum de connaissances du terrain), ce sera un stage bénéfique. Je vais apprendre beaucoup de choses et, surtout, mon esprit sera occupé au moins 9 heures par jour, ce qui est très appréciable ces temps-ci.

Egon_Schiele_-_Seated_Woman_with_Legs_Drawn_Up_(Adele_Herms)_-_Google_Art_Project

Hier soir j'ai dormi avec R. Je crois que ses tourments familiaux m'ont permis d'oublier le temps d'une nuit ma souffrance et ma jalousie. J'ai essayé de consoler mon Renard et je me suis endormie apaisée de l'avoir à mes côtés.
Bien sûr ce soir L'autre a pris le relais par téléphone et c'est toujours aussi difficile à admettre.

 

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